Le chiffre dramatique du commerce extérieur français de janvier a été récemment publié dans une relative indifférence. C’est dramatique. Car ce chiffre illustre à lui seul l’état catastrophique de notre économie : 7,9 milliards d’euros de déficit commercial en janvier 2017.
On peut trouver toutes les raisons conjoncturelles à cette dégradation. La triste réalité est malheureusement implacable : notre balance commerciale n’a plus été excédentaire depuis 15 ans. Pire, la balance des services jusqu’alors excédentaire commence elle aussi à flancher.
Face à cette situation critique, les réponses économiques à venir doivent être à la hauteur et sérieuses.
Tout d’abord baisser les charges des entreprises : la question n’est pas le niveau de l’Euro – l’Allemagne, quant à elle, n’en souffre pas, mais bien la moindre compétitivité de notre économie. Qui s’explique d’abord par un surplus de charges pesant sur les entreprises : environ 100 milliards d’euros comparé aux entreprises allemandes.
Ensuite relancer notre industrie : le Medef considère qu’il est possible de relancer l’industrie pour booster nos exportations. L’objectif étant de faire passer la part de l’industrie (actuellement à 12%) dans le PIB à 15% en 5 ans puis à 20% en 15 ans. Encore faut-il se donner les moyens et l’ambition de faire de véritables réformes qui auront un impact dans le temps.
Enfin appliquer un cocktail multi-vitaminé de réformes à notre économie :
1/ regonfler les marges des entreprises en diminuant les prélèvements (notamment sur les taxes de production) plutôt qu’avec des mécanismes d’aides compliqués et peu efficaces ;
2/ simplifier l’environnement réglementaire, notamment social, en redonnant aux entreprises la capacité à faire, à s’adapter rapidement, à se développer en accord avec les salariés, plutôt que de gérer de la complexité et de la rigidité ;
3/ former en permanence les salariés aux nouveaux métiers, aux évolutions et mettre la priorité sur l’éducation des jeunes générations notamment en relançant l’apprentissage ;
4/ faire confiance aux entreprises et aux entrepreneurs car aucun gouvernement au monde n’a pu réussir sans avoir la confiance de ses forces vives économiques.
La recette est relativement simple : il faut donc dire ce qu’on va faire, faire ce qu’on a dit, célébrer le travail, l’entreprise et la réussite. Et garder cette cohérence sur la durée dans le cadre d’une ambition enthousiasmante de retrouver une croissance soutenue et le plein emploi pour notre pays. Cela passera notamment par une augmentation du PIB par habitant.
Beaucoup d’autres pays ont utilisé avec succès ces mesures. Espérons que le cuisinier à venir soit à la hauteur et utilise les bons ingrédients pour redresser notre pays qui a absolument tous les atouts pour réussir.